Contexte: La belle est confuse apprend que son charmant l'a trompe infidèlement, par une lettre elle dit qu'elle va quitter la vie.
Couleur jaunie, délavée par mes larmes; craquelé à quelques endroits parchemin de mes Adieux.
Quelques taches noires sur ces fragments de bois traités, mon esprit y dépose ma peine avec toute ma sensibilité.
Dans le fracas du silence, la quiétude d'un néant impersonnel je lui dédie mes adieux.
Mais là...lorsque mon coeur se perd dans la perception de mes sens, le cataclysme de mes mots se bloque.
Que lui dire ...
Lui dirais-je que je le fuis? Ou que je l'aime?
Le pire tourment est donc de ne point savoir ou mes supplices me porteront...non, c'est de ne pas savoir à quoi j'aspire!
D'etre dans le doute de ce destin qui souvre à moi avec tout ces chemins aussi complexes et dévastateurs.
Je choisirais donc la fuite...le choix du lache à toujours été plus aisé, m'évader comme si je n'avais été qu'un souffle
C'est alors que quelques bribes de souvenirs me viennent en mémoire, l'un en face de l'autre si proche...et pourtant un million de couloirs nous séparant, des sons; ceux de sa voix; masqués par les murmures de sa vie lointaine.
Quelques cordes ajustées, une mélodie fredonnée et mes yeux lui parlaient, je lui confiais alors mes secrets, mon âme se livrait....
Mais hélas j'ai appris à mes dépends qu'il y avait toujours un revers, une face noire dissimulée, celle d'un homme aux talents de proses ecquises, celui d'un poète se délectant à jouer de ses vers les plus convainquants.... pour emmener ses anges dans un méandre de chimères qui ferait palir de jalousie les rêveurs les plus fous!
Et pourtant dans mon coeur je nourrissais ce sentiment de vérité celui même d'avoir réussi à le toucher mais se souviendra-t-il de moi ?
Me lirez vous monsieur?Pour démasquer ainsi mes émois; ceux qui me dépossèdent; qui m'envahissent.
Et cette vie qui me poursuit, cette vie sans lui...
Et là prise d'une inconsolable peine comme un cauchemar venant peu à peu prendre possession de mon corps je recouvre cet immense miroir;ce lien qui nous unissait je le condamne comme des portes que l'on s'empresse de claquer par peur de regarder ce qui se trouve ailleurs et pourtant plonger dans ses yeux a été d'une douceur si intense ...mais il me les a refermés.
Je pensais être assez forte pour pouvoir aimer à sens unique sans rien demander en échange, sans aucuns pactes entre nous, sans fidellité, pardonnez moi mais je ne peux pas ...
Alors si l'on pouvait m'accorder un voeu se serait que cette chanson que j'aimais tant, celle qui me faisait m'envoler comme si rien d'autre ne comptait, lui fasse penser à moi juste une fraction de seconde, même si c'est égoiste de ma part d'esperer cela.
C'est ainsi dans un tourbillon de musique sur sa voix que je m'éclipse à jamais lui chuchotant au creux de son cou mes adieux débordant de larmes.